Tribus urbaines

Tribus urbaines

Une journée avec des punks

L’origine du mouvement « punk » vient des USA. Il s’est développé et établi en Angleterre dans le courant 70, durant la période de misère sociale. C’est l’un des quatuors du rock, cela commence dans l’environnement ouvrier, dans des villes telles que Liverpool ou Manchester. Cette misère sociale engendre une jeunesse qui refuse d’obéir aux normes créées par la société dans un environnement frustrant et aliénant. En réaction à un monde en crise, de jeunes adultes désœuvrés rejettent vigoureusement l'ordre établi, il se marginalise avec des idéaux anarchistes. « Les paroles de leurs chansons ont apporté une nouvelle radicalité d'expression dans les sujets politiques et sociaux, traitant souvent de l'ennui urbain et du chômage. Les thèmes sexuels étaient abordés de façon crue et ne se limitaient plus à l'amour sublimé qui était chanté ailleurs ou aux métaphores suggestives qui avaient cours dans le rock (puis la pop) et qui avaient suscité à l'origine de vives polémiques.» C'est le temps des punks avec comme groupe de musique The Sex Pistols ou The Clash.

 

 

J’ai sympathisé avec un punk à Paris. Je lui ai demandé si je pouvais rester une journée avec lui afin de changer mes habitudes et groupes d’amis. C’est au bout d’une heure de bavardage qu’il a enfin répondu oui, mais m’a demandé de m’habiller autrement car j’étais habillé trop «propre et classique ». J’ai donc pris des vêtements troués de couleur noir de préférence et pas très propre. Je l’ai donc rejoint avec sa bande d’amis sur Paris sur la place ******.  L’accueil  était plutôt froid de la part de ses amis. Il est difficile de rejoindre un groupe surtout quand on n’a pas le style vestimentaire ni les mêmes goûts musicaux. Nous nous sommes donné rendez-vous à 16h sur « leur lieux » ou « QG » comme ils l’appellent parfois. Ce lieux est assez stratégique car j’ai pu apercevoir deux autres groupes avec lesquels les punks s’entendent plus ou moins.

Dans le métro quand je suis venu pour les rejoindre, j’ai tout de suite vu que les gens nous regardaient mal avec mon ami. Il faut dire que son look était vraiment poussé à l’extrême, il lui manquait plus que la coupe de cheveux. Le code vestimentaire est blouson en cuir noir, grosse chaussure de type Docs Marten :

 

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  Ils ont majoritairement des tee-shirts noir avec l’emblème de leur groupe préféré ou avec des signes du style anarchiste voir même satanique.

Leur groupe est composé d’une quinzaine de personnes mais seulement une dizaine était présente. J’ai pu remarquer qu’ils s’entendaient plutôt bien avec les jeunes skateurs. Ils sont en bonne ententes avec les « métalleux » et les « gothiques » car ils ont les mêmes goûts musicaux à quelques différences près. Cependant ils ont eu plusieurs histoires avec les différents groupes qui se côtoyaient et sont en froid avec certains « émos » de la Bastille et détestent très ouvertement les « skinheads » avec lesquels ils ont eu plusieurs accrochages. Ils sont d’ailleurs venus plusieurs fois en aide à certains groupes pour se battre contre les skinheads. Certains accrochages se sont terminés dans le sang pour défendre des personnes de couleur appartenant au groupe des « émos » ou « skateurs » qui n’avaient rien fait de mal. Ils sont donc très bagarreurs et n’hésitent pas à insulter les passants qui les regardent avec mépris. Ils ont tous une certaine notoriété grâce à cela. Ils peuvent paraître dangereux mais ils n’ont pas un mauvais fond. Certain ont tout de même des couteaux pour «  se défendre » car selon eux, la nuit est très dangereuse à Paris. J’ai donc écouté leur histoire de bagarres, de clans, d’accrochage avec les passants ou la police, etc… j’ai passé la majorité de mon temps à bavarder.

 Ils n’ont pas vraiment d’objectif et cherchent souvent des choses à faire pour s’occuper.  Ils connaissent des endroits de Paris par cœur et j’ai été émerveillé de voir les coins et recoins de la ville. Ils m’ont emmené dans un bar souterrain pas très légal dédié au punk principalement mais plusieurs personnes de différents horizons étaient présentes. J’avouerai que je ne me sentais pas très en sécurité mais j’ai discuté avec chaque membre du groupe et une chose est sûre, ils ne laissent jamais tomber un membre de leur groupe et sont toujours soudés.

J’ai eu le droit à quelques « leçon de vie » de la part du leader. Certaines de ses « leçons » ont beaucoup de sens. Ils ont  des principes très beaux et un esprit de groupe très fort. Il y a une petite hiérarchie mais qui n’est pas pesante et tout le groupe semble l’accepter.  Cet esprit de groupe donne des ailes car on ne se sent pas seule.

Ils commencent à boire très tôt mais ils n’ont pas beaucoup d’argent. Mon ami fait donc la manche avec certain des autres pour pouvoir s’acheter des bières ou un ticket pour rentrer chez eux. Ils ne parlent pas beaucoup de leur « chez eux » c’est du domaine privée et certains ont des difficultés scolaires ou familiaux. Pour certains qui sont chez leur parents, ils rejettent leur autorités et partent tout le weekend en vadrouille sur Paris.

Ils se retrouvent pour échapper à ce quotidien morbide et essaye de trouver des « spots » ou des « squats » le leader du groupe est vraiment le plus difficile à cerner, le peu d’information que j’ai pu avoir m’a révélé que cette personne était à la rue depuis maintenant 3 ans et se débrouille comme il peut. Ces gens sont sales et ne se lave pas tous les jours. Il est donc facile pour eux de se faire passer pour des SDF et faire la manche. Pour certains, ils arrivent en 8 heures à se faire une vingtaine d’euros!

 

Ils connaissent énormément de jeunes ou de passants et discutent toujours avec quelqu’un. Ils ne se mélangent pas avec les autres « tribus urbaines » mais sont très bien vu par les autres. Il y a juste un seul groupe de punk qui est extrêmement dangereux dans Paris et on les confond souvent avec le groupe de mon ami. Cet autre groupe, dont faisait partie le leader, est devenu agressif et commet quelques larcins sur les passants ou dans certains bâtiments de Paris le soir. Ils ont dû plusieurs fois se battre ou se justifier devant la police pour qu’ils ne les confondent pas avec ce groupe de Punk drogué.   

Ils aiment les mêmes groupes de musiques, ils ont le même style vestimentaire et vivent comme des vrais punks durant le weekend. Ils sont incompris par leurs parents pour ceux qui ont la chance d’en avoir. Pour certains, ils vivent dans des squats ou vivent en colocation chez leur amis. Ne voulant pas rester toute la nuit dans les rues de Paris j’ai pris le dernier train pour rentrer chez moi. J’ai vraiment aimé cette journée ou j’ai appris plein de chose sur les punks, leur revendication, leur goûts, etc. ils ont un groupe, des amitiés forte. Je ne regarderais plus jamais du même œil les Punks dorénavant. 

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19/10/2014
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