Tribus urbaines

Tribus urbaines

Les « émo »

Les « émo » une tribu urbaine de la génération Y et sa sous-culture latine, « les pokemones »

 

L’origine de la tribu urbaine émo vient du style musical émotionnel hardcore. Cette culture est devenue populaire très rapidement en France grâce au premier blog (skyblog) ou des jeunes racontaient leur vies avec une vision plutôt dramatique et négative. Le style musicale a été créé à washington D.C et s’est basé sur le punk hardcore vers la fin des années 80. Ce style était caractérisé par des sons expérimentaux moins violents pour avoir un texte plus lent avec plus d’émotions. Les groupes les plus commerciales des années 2000 sont : My Chemical Romance et Green Day. Ils en existent plusieurs autres très connue comme Blink 182, All American rejettent, Silverstein, Panic! à la discothèque. Ce style se voulait anti-commerciale et indépendant. Après cela, la musique a commencé à converger avec les auditeurs non seulement dans des aspects musicaux, mais  aussi dans l'esthétique et dans l'idéologique. C’est de ce style musicale qu’est né la tribu urbaine « émo ».

 

 Ils ont plus ou moins la même philosophie que les « hipsters ». Un esprit en général pessimiste. Ils se soucient profondément de leur apparence et sont contre la mode. Paradoxalement, le style émo a eu un effet de mode. Ils ont souvent tendance à demander la signification des choses et ont tendance à ne pas croire en la religion.  Cet effet de mode a été rapidement commercialisé de manière rapide et méticuleuse. Ce qui par la suite a provoqué une scission entre les émos originels (les premiers) et les émos actuels avec les différents groupes musicaux comme Tokio Hotel, From First to Last, 30 Seconds to Mars, etc.

Quelques traits psychologiques reconnus par certain ex-émos:

- Un rejet ou une phobie de la société due à un rejet social subi auparavant. (Famille, un amour perdu, amis, échec scolaire, etc.) 
- Un caractère pessimiste et dépressif.

- une estime de soi basse. 

- Un goût pour l'art et la poésie. 
- Une sensibilité émotionnelle supérieure à la moyenne.
- Une androgynie et un respect pour l'homosexualité. 
- Un consumérisme. 
- Divers symptômes d'immaturité comme l'égocentrisme. 
- Une apologie de l'auto-lésion dans quelques cas. (auto-mutilation, tentative de suicide, etc.)

Certaines de ces caractéristiques sont innées ou transmises par leurs influences, mais les autres sont provoquées par la forte pression que la société exerce sur eux.

 

Caractéristique vestimentaire: Coiffure lissés couvrant une partie du visage, des vêtements sombres, piercings (snake bit comme on peut le voir sur la photo), baskets Converse, bracelets, badges (pins, etc.) sweats, chemises serrées (généralement noirs), pantalon slim et slip visible.

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En France :

Leur lieu de prédilection est la place de la Bastille sur Paris. Grâce à leurs photos publiées sur leurs blogs, les premiers émos ont gagné une certaine notoriété. Ils ont créé le mouvement en France car ils voulaient trouver un moyen de partager leurs états d’âme.

D’après certains témoignages, il existait une hiérarchie dans la tribu des émos. Les tout premiers  et les plus populaires faisaient partie d’un cercle très restreint qui acceptait très rarement de nouveaux membres dans leur groupe. 

Amérique du Sud :

Actuellement j’ai pu voir que ce style s’était répandu en Amérique du Sud dans les années 2000. Cela à donner naissance à une sous-culture  moins connu tels que les " Pokemones ". La plupart des émos sont des jeunes âgés entre 14 et 20 ans. Une sous culture basée principalement sur l'esthétique et avec une vision de la vie la plus positive. Les pokemones ont surgi au Chili autour des années 2006-2008, très proche du style émo, ils ont néanmoins une vision beaucoup plus joviale et optimiste de la vie. Pour cela ils ont un style vestimentaire plus coloré avec des couleurs criardes. La sous-culture « pokemones» est apparue grâce à deux blogs très populaires de deux adolescents (chilien et argentin).

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Leur style de musique reste le harcore mais contre toute attente le reggaeton aussi (style de musique chanté en portugais ou espagnol « c’est une dérive du Reggae, Ragga et Soca, avec des influences de hip-hop, et des rythmes de musique d'Amérique centrale et des Caraïbes ».)

 

discussion avec un des tous premier émo :

 

-          Comment es-tu devenu émo ?

« C’est grâce à skyblog qui était à la mode. Il y avait un top 10 des blogs les plus visionnés. J’ai vu le blog d’une nana qui avait un style assez particulier. Etant Skateur, du haut de mes 15 ans, je voulais avoir un vrai style avec des piercings, tatouages, etc. J’ai donc commencé un blog en posant des photos de moi avec des faux piercings et  un style ressemblant à celui de la fille émo. Quelques jours après la création de mon blog, j’ai reçu énormément de messages privées et de visite sur le blog. J’ai rencontré de nouveaux amis qui m’ont tout de suite accepté dans leur groupe et qui avait le même style que moi. Je n’étais plus le seul ! On s’est donné rendez-vous sur Paris à la bastille car il y avait déjà plein d’autre style de gens, les punks, les gothiques, les skinheads, etc. »

 

-          Quel était le but recherché de ce mouvement ?

« Avoir son propre style, notre propre identité! Imagine, nous étions le premier groupe émo de France ! J’ai deux amis qui ont été photographié et publié dans le dictionnaire du look. Avec une dizaine de personnes nous étions les premiers à se regrouper à la bastille sur les marches de l’Opéra, au port de l’Arsenal et aussi dans la rue Keller à 5 minutes de la Bastille. Mais ce n’était pas que ça, ont avaient les mêmes goûts musicaux et ça m’a fait vraiment du bien de parler avec des gens qui me comprenaient et avaient les mêmes difficultés (famille, école, …)»

 

-          Juste pour le style !? vraiment ?

« Oui et non, pour ma part ça ne se passait pas très bien dans ma famille comme la plupart des autres émo... Cela nous permettait de se rejoindre le weekend et d’oublier les galères (écoles, parents relou, etc…) »

 

-          Quand est-ce que le mouvement a pris de l’ampleur ? 

« Ça remonte à super longtemps maintenant, au tout début ? Au tout début ont étaient pas plus de dix personnes, puis petit à petit d’autres jeunes ont commencé à nous rejoindre. Cela allait crescendo. Le mouvement a pris de l’ampleur grâce aux vidéos d’artistes d’émotionnal harcore sur Youtube. Mais c’est surtout les blogs qui étaient à la mode et aussi MSN qui permettait de dialoguer avec nos amis la semaine et tous ceux qui voulait nous rejoindre ou qui visitaient les blogs.»

 

-          A quoi te servais ton blog ?

« A rien de particulier, si ce n’est rencontrer des gens qui ont les mêmes affinités que moi. C’est comme le devant de magasin, ça permettait de me vendre puis par la suite des gens venaient me parler à la Bastille en demandant si c’était bien moi qui ai fait ce blog. Tu n’imagines pas l’attention qu’on me portait ; un jeune de 16 ans avec une dizaine de piercings ! »

 

-          Je me souviens avoir vu plus de 50 personnes, il y avait autant de monde ?

« Avant que je quitte tout ce délire émo, on était parfois plus d’une centaine de jeunes ! Mais nous on était les premiers donc on avait une certaine notoriété. Mon blog avait pas mal de succès et on venait me voir pour s’attirer mes faveurs. On nous invitait partout. Nous avions pas mal de soirées. Je reconnais avoir pas mal profité de cette période. Cela me manque un peu. J’ai par la suite rencontré une fille avec qui je suis resté plus de 2 ans. »  

 

-          Vous faisiez quoi sur la place de la Bastille ?

«  On parlait musique avec les autres groupes (gothiques, punks et métalleux,…). On fumait nos premières cigarettes et buvaient nos premières bières. Avec le peu de sous qu’on avait on achetait des vêtements et accessoires en rapport avec notre style.  Avant que je parte, il y avait tellement de gens et nous avions tellement vécu de choses que c’était principalement des ragots et potins dont ont discutaient toute la journée. »

 

 

-          Tu parlais tout à l’heure de notoriété, c’est-à-dire ?

« Ba j’étais de plus en plus connu et avec le groupe de base on était en quelque sorte les leader du groupe émo. Beaucoup de nouveaux émos copiaient notre style vestimentaire. Plus j’avais de piercings et plus mes parents me prenaient la tête. Mais ça marchait plutôt bien avec les filles grâce à mon look. Les nouveaux restaient entre eux. C’étaient très difficile pour eux de gravir les échelons. Pour rentrer dans notre cercle un peu privé ils nous invitaient chez eux pour s’attirer nos faveurs.»

 

-          Pourquoi avoir quitté ce mouvement émo ?

« À la fin, ils y avaient trop d’histoire et franchement avec l’arrivé du groupe Tokyo Hôtel, on avait de plus en plus de jeunes débiles qui se pavanaient à la Bastille. Ils n’écoutaient même pas les vrais artistes émo ! Puis chacun des premiers émos sont partis vivre leurs vies, moi de même. »

 

-          Si j’ai bien compris, il y a eu une nouvelle vague émo ?

« Oui et cela ne ressemblait plus du tout à nos idéaux. Puis je me suis lassé de ce style. La bastille devenait parfois très dangereuse avec pas mal de bagarres entre « tribu ». Au début on vivait tous ensemble, gothiques, métalleux, punks, émos. Mais petit à petit les relations se sont dégradées avec tous les nouveaux qui n’avaient pas de respect vis-à-vis des autres groupes. Puis c’est devenu trop commercialisé avec des groupes de musique de plus en plus « fashion », des boutiques de vêtements ont ouverts seulement pour répondre à nos goûts vestimentaires. Du coup ce n’était plus quelque chose de personnel, identitaire mais de plus en plus commun et c’est à partir de là que la première vague émo (les vrais !) sont partis pour de bon. »

 



19/10/2014
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